Matriochkas (poupées russes)
Depuis quelques années, les poupées russes, ces formes un peu ovales au corps décoré, sont devenues un motif fétiche parmi les brodeuses, et sur les tissus imprimés il n’en manque pas non plus.
La matriochka (« petite mère » en russe) est traditionnellement un objet en bois sur lequel l’artiste a peint un visage de femme, un foulard fleuri sur la tête et un costume folklorique qui couvre le reste de son corps. Cette poupée s’ouvre au milieu et on y découvre une autre poupée, plus petite, qui s’ouvre également… et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’on croit qu’il ne peut plus en avoir de plus petites encore… mais si ! Il y en a parfois de la taille d’un centimètre, pas plus !
Certains ethnologues voient en la matriochka une expression de la culture matriarcale, du culte slave de la Mère Terre depuis la nuit des temps. Au fait, c’est à la fin du 19e siècle que la matriochka fut inventée comme souvenir artisanal dans la région de la ville de Gorky. Aujourd’hui on peut se la procurer un peu partout là ou il y a des boutiques russes ou, notamment, sur les stands des marchées de Noël en France. Ces matriochkas et d’autres poupées sont décorées avec beaucoup d’imagination, comme ces deux demoiselles en kokochnik (diadème traditionnel) tenant dans les mains l’une un samovar, l’autre une poule. Mais curieusement, je préfère personnellement les matriochkas de l’ère soviétique où il fallait se rendre derrière le Rideau de fer pour rapporter ce qui était bien souvent l’unique souvenir offert aux touristes. Les matriochkas de cette époque sont moins travaillées, et les artistes avaient moins de matériel à leur disposition, mais je leur trouve beaucoup plus de charme !
P.S. Les jumelles en forme conique ne contiennent pas d’autres poupées, mais un petit couvercle, comme si elles étaient des boîtes.
Matrioshkas (Russian nesting dolls)
For a few years now, Russian nest dolls, these somewhat oblong shapes with colourful decorated bodies have been a favourite motif among needleworkers, and they also appear frequently on printed fabrics.
Traditionally, the matrioshka (‘little mother’ in Russian) is a wooden object, painted with a woman’s face, a floral headscarf and a peasant costume. This doll opens up in the middle, revealing another smaller painted doll, which also opens up… and so on, until you think there cannot be yet another one, but yes! There may be one, hardly an inch tall, in the middle!
Some ethnologists view the matrioshka as an expression of matriarchal culture, of a Slavic Earth Mother cult that goes back hundreds of years. In fact, the matrioshka was invented in the late nineteenth century as a souvenir for tourists in the region of the town of Gorky . Today, you can find these dolls anywhere where there are Russian shops or stalls at Christmas markets. These newer matrioshkas and other wooden dolls are decorated with a lot of imagination, as these two girls wearing the kokoshnik (traditional tiara) and holding a samovar and a hen. However, I personally prefer matrioshkas from the Soviet era when you had to travel beyond the Iron Curtain to bring what often was the only souvenir on offer. The matrioshkas of those times are less perfect and the artists had less material at their disposal, but I find them so much more charming!
P.S. The conically shaped twins do not contain other dolls but small lids, as if they were meant to be containers.