jeudi 12 décembre 2013

Tänd dina vita ljus…  (Allume tes blanches bougies)



Une coutume bien particulière peut s’observer en Suède le 13 décembre. C’est le jour de la Sainte Lucie, et dans les écoles, les hôpitaux et ailleurs  on peut voir une procession de filles en longues chemises blanches. Elles suivent une fille qui porte sur sa tête des bougies allumées fixées dans une couronne décorée avec du buis.  On dit que sainte Lucie (car c’est elle que la fille avec les bougies incarne) est venue de sa Sicile natale apporter la lumière dans les pays du Nord (ils en ont bien besoin, car en décembre, il  ne fait jour que quelques heures !). Le cortège chante un cantique qui salue Lucie et l’invite à « allumer ses blanches bougies » dans la nuit nordique.
Au fait, ce cantique n’est autre qu’une chanson populaire napolitaine « Barchetta mia, Santa Lucia », mais à peine reconnaissable et beaucoup plus jolie (ceci d’après des amis italiens) avec cet arrangement solennel au lieu de la mandoline !




Et la sainte Lucie elle-même, est-elle vraiment venue de Sicile ? Certes, il y avait une sainte là-bas de ce nom ; mais cette figure avec la couronne de bougies serait plutôt inspirée du Christkindl –  le Petit Jésus en allemand, qui apporte les cadeaux de Noël
.







En Alsace, par exemple,  pendant le mois de décembre, les enfants font des cortèges et l’un d’eux est vêtu d’une chemise blanche et porte une couronne avec des bougies sur la tête. 



Au fait, la Sainte Lucie n’est vraiment  devenue une tradition nationale suédoise qu’il y a à peine un siècle !




La Lucie est accompagnée donc de ses demoiselles d’honneur, ainsi que de garçons, également en chemise blanche avec des cornets sur la tête et portant une étoile dorée à la main.  Eux aussi ont des collègues autre part en Europe – regardons ces « kolędnicy », ces messieurs qui en Europe de l’Est  font le tour du village en chantant des cantiques de Noël!







Nous voyons donc  qu’une coutume qui semble unique dans un pays  est en vérité bien ancrée dans une tradition européenne plus large.

Et comme il n’y a pas de fête sans spécialité gastronomique, voici des Lussekatter ,« des chats de la Sainte Lucie » ; ce sont des brioches parfumées au safran, à déguster avec votre café du matin en attendant la lumière !



(dernière photo: squeaky elliot)



Tänd dina vita ljus…  (Light your white candles)



On 13 December, you may witness quite a particular custom in Sweden. It is Saint Lucia Day, and in schools, hospitals and other places there are processions of girls in long white robes.  The procession is led by a girl who wears on her head a circle of lit candles set in a crown of green box branches. It is said that Saint Lucia (for it is her who the girl with the candle represents) came from her native Sicily in order to bring the light to the Northern countries (and they need it too, as the December days are extremely short!). The procession sings a hymn, greeting Saint Lucia and imploring her to “light her white candles” in the middle of the Nordic night.
Actually, this hymn is nothing else than a popular mandolin-accompanied Neapolitan song « Barchetta mia, Santa Lucia », though hardly recognisable and much more beautiful (this according to Italian friends!) in this solemn arrangement:




And what about Saint Lucia, did she really arrive from Sicily?  Well, there was really a saint of that name there, yet the figure with the candles on her head is more probably inspired by Christkindl – Little Jesus in German, who brings the Christmas gifts (see drawing above). In Alsace for instance, during December, children make processions and one of them is dressed in a long white shirt and wears a crown with candles. Actually, Saint Lucia did not become a national tradition in Sweden until the 1920s!





Lucia is accompanied by her maids of honour, and also by boys, also wearing long white shirts as well as cone-shaped hats. In their hands, they carry staffs with golden stars. They too have their counterparts elsewhere in Europe. Let’s look at these « kolędnicy », carol singers in eastern Europe touring villages!
We thus see that a custom that seems unique in one country is, in fact, well rooted in a broader European tradition.




And as most holidays have their gastronomic speciality, here are Lussekatter « Saint Lucia cats », saffron buns to be eaten with your morning coffee while you wait for the light!



 (last picture: courtesy of squeaky elliot)



vendredi 22 novembre 2013

Récupération à la suèdoise

Ǻsa Wettre, la grande spécialiste des quilts suédois, vient de sortir son deuxième  livre sur ce sujet ; le titre, « Traces de vies » en français, reflète sa préoccupation par les histoires des créatrices de ces patchworks datant en général de la fin du dix-neuvième siècle jusqu’aux années 30 du vingtième. Et quelles histoires ! Elles parlent de la misère des familles nombreuses, de la vie dure des paysans, des enfants qui ont dû commencer à travailler très tôt, et des habitations exigües et insalubres. Et tout de même, dans ces conditions-là, des femmes ont créé des ouvrages d’une grande beauté, en récupérant chaque morceau de tissu. Les tissus utilisés étaient des chutes ou des morceaux de vêtements  trop usés, et également, des échantillons des couturières. Ainsi les quilts suédois contiennent-ils une multitude de tissus, de laine, de coton, de lin.  
A mon avis, cette économie est  probablement la raison pour laquelle le modèle « log cabin » soit si fréquent : il permet d’utiliser le plus petit morceau de tissu (ce serait donc une raison pratique et non le fait que le nom « cabane de bois » serait proche du cœur suédois !).  Il y a aussi de nombreux quilts avec des carrés ou des rectangles, et des modèles inspirés des revues américaines que les familles émigrées envoyaient au pays.  Mais il y a aussi ce dernier quilt qui ne ressemble à aucun autre avec ses carrés un peu de travers  - ne serait-ce pas une « Dear Jane » suédoise ?

Je ne sais pas  si ce livre sera traduit vers d’autres langues. Même si on ne connaît pas le suédois, il vaut peut-être la peine d’être acheté pour les belles photos. Je me permets  de recommander une librairie dont les frais de port vers l’étranger sont  assez bas :

 Ǻsa Wettre: Spǻr av liv, Kabusa böcker 2013

 











Swedish thrift

The great specialist of Swedish quilts, Ǻsa Wettre, has just published her second book on the subject, entitled, in English translation, ‘Traces of Lives’, which reflects her focus on the stories of the makers of quilts generally made between the second half of the nineteenth century and up to the 1930s. And what stories they are! They tell of the poverty of large families, of harsh life in villages and forests, of children sent out to work early in their lives, and of cramped and insalubrious housing. And yet, under such conditions, women created beautiful patchwork quilts, by re-using every piece of fabric. The fabrics in these quilts are scraps or worn-out clothes, or sometimes, dressmakers’ samples. For that reason, Swedish quilts contain a multitude of fabrics of wool, cotton or linen.
I think that this thrift, rather than the poetic appeal of the name to the Swedish soul, was the reason behind the popularity of the Log Cabin pattern, since it makes use of the smallest scrap of fabric.  We also find many quilts with squares or rectangles, as well as some inspired by patterns in American magazines that relatives who had emigrated sent home. There is also this last quilt with its crooked blocks, quite one of a kind – maybe a Swedish “Dear Jane”?

I do not know if there are plans to translate this book into other languages, but it might be worth getting it just for the pictures! I take the freedom of recommending this online bookshop which has rather low shipping charges to other countries: slojdmagasinet

Ǻsa Wettre: Spǻr av liv, Kabusa böcker 2013

dimanche 27 octobre 2013

Le temps des potirons

Et voici que la nature s’illumine  d’orange…
Comme ces arbres près d’un cimetière victorien à Knutsford (Angleterre)




Une couleur très en vogue dans les années 30 aux Etats-Unis, comme en témoigne ce patchwork ; et cette pièce d’appliqué






Nous retrouvons cette couleur sur Maître Renard de la fable de La Fontaine (torchon des années 70)
 Et sur un tablier albanais


















Et dans les baies de ce châle russe.







The colour pumpkin

Nature is alight with orange…
As theses trees next to a Victorian graveyard in Knutsford (England)

A colour that was very fashionable in the US in the 1930s, as we can see from this patchwork quilt and this appliqué piece.

Master Fox (from la Fontaine’s story) is wearing a coat this colour (French teatowel from the 1970s)
And here is an Albanian apron, also orange,
And berries on this Russian shawl.


dimanche 6 octobre 2013

Dans ma forêt d’automne

Il y a


des biches… un lapin…. un renard… un écureuil…..








 




 des champignons (il ne faut pas oublier les paniers !)


des feuilles  jaune or et rouge vif….



et encore ceux deux-là !





In my autumnal woods

There are

deer…. a rabbit… a fox…. a squirrel……
mushrooms (mustn’t forget the baskets!)

golden yellow  and fiery red leaves…


and those two – again!



P.S. si vous avez aimé le renard
If you liked the fox
http://www.etsy.com/shop/Vceramics
 

dimanche 22 septembre 2013

Le petit chaperon rouge

C’est un motif dont on ne se lasse pas : la petite fille au bonnet rouge qui part avec son panier à travers bois pour visiter sa grand’mère.  En voici quelques  représentations : une assiette française des années 20 avec la fille en robe et chapeau d’époque ; un panneau peint allemand, années 30, une reproduction d’un tissu années 50 sur un « panier à aiguilles » (modèle Léa Stansal), ou une figurine en plastique, datant de la Pologne des années 60.
 Naturellement, le conte a figuré sur les quilts pour enfants – en voici les détails d’un fait à partir d’un kit (Etats-Unis, années 1930-40). Le loup peut paraître fort charmant, comme sur ce tableau datant de la même époque ! En version du jour, voici le Chaperon sur une broderie sur laine, beaucoup plus combative ! (Pologne, Marché d’art populaire à Cracovie, 2013).











Little Red Riding Hood

The little girl in her red bonnet, walking across the woods to see her grandmother, is a constantly reappearing theme. Here are a few instances: a French dolls’ plate from the 1920s, the girl wearing contemporary dress and hat;  a German painted panel from the 1930s;  a reproduction of a French 1950s fabric on a “needle basket” (design by Léa Stansal), or a plastic figurine from Poland,1960s.

Naturally; the fairy tale has been the subject of  quilts for children - here are the details of a kit quilt from the 1930s-1940s.  Sometimes the wolf appears quite charming, as in this picture from the same time. In an up-to-date version, we have Miss Riding Hood, on a wool embroidery, taking a much tougher stance! (Poland, Folk Art Market, Cracow 12013).

dimanche 1 septembre 2013

Foires à Cracovie
A la fin du mois d’août, il y a deux foires forts sympas à Cracovie en Pologne:  la foire  de l’art populaire,et  la fête des produits régionaux. En voici quelques aperçus :
une couronne en épis de blé pour fêter la moisson – du pain de seigle sur une nappe brodée – des fromages fumés fait dans des moules traditionnels  - des oeuvres d’art en fleur séchées – des paniers en osier en une multitude de modèles – des châles fleuris – des dames en costumes régionaux….












Cracow fairs
At the end of August, there are two great fairs in  Cracow in Poland : the traditional crafts fair, and the festival of regional produce. This is what you may find there:


a harvest  wreath  - rye bread on an embroidered tablecloth -  smoked cheese made in traditional moulds -  art works made from dried flowers – wicker baskets in any shape you like – floral shawls  - ladies in folk costumes…..

dimanche 18 août 2013

Deux poupées trouvées aux puces!

Il y a quelques semaines, Paula et moi-même sommes tombées sur de jolies poupées en costumes folkloriques. Paula en a reconnu une toute de suite et m’a expliqué que c’était une poupée portugaise de Nazaré, du bord de la mer, c’était une femme de pêcheur habillée en sept jupons et toujours pieds nus.



Moi-même, j’ai craqué pour cette belle poupée, mais contrairement à mon amie, je ne savais pas la placer. Uniquement ses chaussures  aux bouts pointus et remontants me disaient qu’il s’agissait certainement des Balkans.





J’ai sorti un vieux set de dessous de verres avec les  costumes nationaux de la Yougoslavie [sic], et j’ai pu identifier la poupée comme serbe (comparer  le dessous en haut à gauche).  Ce sont les rubans rouges autour des bras qui en sont typiques.  J’ai également été aidée dans ma recherche par un superbe blog (en anglais) sur les costumes folkloriques.




Two dolls from the flea market !
Some weeks ago, Paula and I saw some lovely dolls in folk costumes at a flea market. Paula had no problems identifying her favourite: she told me it was a Portuguese doll from Nazaré, a fisherwoman  wearing the characteristic seven petticoats and always with her feet bare.

I fell for this doll, but contrary to Paula, I was not sure of its origins. Her shoes with pointed curled-up toes, however, told me it must be the Balkans.
I had a look at an old set of coasters with the national costumes of Yougoslavia [!] and was able to identify the doll  as Serbian. (the coaster in the upper left corner). The red ribbons around the sleeves are particularly distinctive. I got further support in my research from a superb blog (in English) on folk costumes.


lundi 15 juillet 2013

Och festen varade i dagarna tre….(et la fête dura trois jours)

Ainsi se terminent les contes de fées en suédois. Et c’était presque un conte de fée, ce weekend où j’ai pu passer tant de moments sympas avec Léa Stansal, enfin venue dans ma région ! Elle était accompagnée de Claire et de Lydie - et bien sûr de l’Oursonne.





Le vendredi, journée d’amitié superbement organisée  par Marylène dans le beau village fleuri de Ruette. 




Au programme, une boîte (enfin, le début) en toile de Jouy embellie de roses, de feuillages, de froufrous…



Le samedi,avec mes amies on avait préparé  un petit goûter  en honneur de Léa dont c’était l’anniversaire (ou presque). Madalena avait fait un gâteau « spécial quilteuses »…







Ana avait mis une tenue très coloriée au filet rebrodé du Brésil








 et nos invitées sont arrivées après une virée chez Emmaüs à Metz, où elles ont dû faire des trouvailles!




Léa semblait apprécier son cadeau qui faisait allusion à l’arbuste de groseilles à maquereau de son enfance, pendant que l’Oursonne s’est évanouie après trop de gâteau au chocolat !









Avec les écureuils, Léa (dont le thème préféré est la forêt et ses animaux) a tout de suite cherché un contact amical.














Nous avons ensuite passé en revue quelques patchworks de ma collection, et ce quilt du Pays de Galles fût particulièrement admiré pour le beau travail de matelassage !





Dimanche, c’est brocante ! Nous avons fait deux brocantes dans la région, vu un étalage superbe de Barbies avec leurs tenues toutes tricotées maison… 






fouillé afin de ne pas louper le moindre trésor, 




vu des objets très coloriés…







L’Oursonne s’est détendue avec de la musique… 




et enfin, nous avons retrouvé Marylène dans un jardin merveilleux et admiré l’exposition de ses élèves.






Il y a beaucoup plus sur ces journées sur le site de Léa !






Och festen varade i dagarna tre…(and the festivities lasted three days)

This is how fairy tales end in Swedish. And the other weekend seemed almost like a fairy tale, when my lovely teacher Léa Stansal at last came to my part of the world and we spent so many great moments together! Léa came with Claire who also teaches embroidery, and Lydie.

Moreover, she brought along l’Oursonne, a fashion-conscious female teddy bear (see Léa’s blog for more on this companion of hers).

On Friday, there was a class led by Léa and expertly organised by Marylène in the latter’s home village of Ruette in Belgium, right now filled with flowers. We learned to make (part of) a box covered in embroidered fabrics, as seen in Lea’s latest book (reference below). The theme was a box with toile de Jouy, embellished with silk roses, ribbon leaves and other finery.

On Saturday, my friends and I had prepared afternoon tea to celebrate Léa’s birthday. Madalena had decorated a cake with the “quilting bee” theme and Ana came dressed in colourful Brasilian embroidered filet. Our guests arrived with their car loaded with finds from the Emmaüs charity! They must have left the walls bare!

Léa seemed happy to get as a present a piece of fabric reminding her of the gooseberry bush in her childhood garden – the Oursonne, on the other hand, probably fainted from an overdose of chocolate cake! Léa’s artistic creations often have the forest and its creatures as a theme, and here she seems to be making friends with the squirrels! We then had a look at a few of the quilts in my collection and this Welsh one was particularly admired for the quilting!

On Sunday, we were off to the flea markets! There was an impressive stall of Barbie dolls with home knitted outfits. We rooted through a multitude of object in order not to miss the slightest treasure… saw some remarkable colourful creatures... while the Oursonne was enjoying some live music.

Finally, we joined Marylène in a magic garden next to her students’ exhibition.

For those who read French or simply want to see more pictures from this wonderful weekend: go to Lea’s blog: http//: leastansal.com
See also Léa Stansal: Boîtes à histoires, Edions Aubanel 2012.