mercredi 13 août 2014

Deux filles et un triste anniversaire

Voici  un  chemin de table  (ou un panneau mural) sur lequel je suis tombée dans une brocante; il était tellement froissé et sale que je voyais à peine les motifs. Une fois  lavé et repassé, il est devenu clair qu’il représente  l’allégorie de la Lorraine et de l’Alsace – deux filles  en coiffes caractéristiques de ces provinces  ainsi que des symboles et les couleurs de la France.  On peut dater  de tels ouvrages  entre 1871 et 1914, quand, suite à la guerre franco-prussienne, l’Alsace et  une partie de la Lorraine ont été annexées  par l’Allemagne. Par ces simples broderies, les jeunes filles françaises apprenaient à exprimer leur deuil des provinces perdues. Ces ouvrages devenaient en effet un puissant outil de propagande. N’oublions pas que la France voyait dans le conflit naissant en 1914 l’occasion de récupérer ces territoires, et le soutien populaire pour l’entrée en guerre était énorme.  
Voici un sujet à réflexion, pendant que nous commémorons, cet été, le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale, ce « suicide collectif de l’Europe », comme l’a récemment exprimé  un député du Parlement Européen.

En bas, un deuxième panneau avec le même sujet, cette fois on voit mieux les coiffes, ainsi que les motifs typiques : la vigne, les bleuets et les coquelicots.







Two girls and a sad anniversary

Here is a table runner (or a wall hanging) I found in a distressed state at the flea market. When I had washed and ironed it, I saw that it represented the allegory of the French provinces of Lorraine and Alsace – two girls in characteristic bonnets from those provinces, as well as certain symbols and the French colours. Such embroideries can de dated to the years 1871 to 1914, when, following the French-Prussian War, Alsace and part of Lorraine became German territories. Through such simple embroideries, young French girls learnt to express their sorrow over the lost provinces. In this way, these pieces of needlework became powerful propaganda tools. As the international conflict drew nearer in 1914, France saw a chance of recovering the lost regions, and there was enormous popular support in favour of the war.  
This is something to reflect upon, as we this summer commemorate the centenary of the outbreak of World War One; that ‘collective European suicide’, as one Member of the European Parliament recently put it.


The second picture represents another wall hanging with the same subject matter. This time you can see the bonnets more clearly, as well as the typical motifs of grapes, cornflowers and poppies.