vendredi 22 novembre 2013

Récupération à la suèdoise

Ǻsa Wettre, la grande spécialiste des quilts suédois, vient de sortir son deuxième  livre sur ce sujet ; le titre, « Traces de vies » en français, reflète sa préoccupation par les histoires des créatrices de ces patchworks datant en général de la fin du dix-neuvième siècle jusqu’aux années 30 du vingtième. Et quelles histoires ! Elles parlent de la misère des familles nombreuses, de la vie dure des paysans, des enfants qui ont dû commencer à travailler très tôt, et des habitations exigües et insalubres. Et tout de même, dans ces conditions-là, des femmes ont créé des ouvrages d’une grande beauté, en récupérant chaque morceau de tissu. Les tissus utilisés étaient des chutes ou des morceaux de vêtements  trop usés, et également, des échantillons des couturières. Ainsi les quilts suédois contiennent-ils une multitude de tissus, de laine, de coton, de lin.  
A mon avis, cette économie est  probablement la raison pour laquelle le modèle « log cabin » soit si fréquent : il permet d’utiliser le plus petit morceau de tissu (ce serait donc une raison pratique et non le fait que le nom « cabane de bois » serait proche du cœur suédois !).  Il y a aussi de nombreux quilts avec des carrés ou des rectangles, et des modèles inspirés des revues américaines que les familles émigrées envoyaient au pays.  Mais il y a aussi ce dernier quilt qui ne ressemble à aucun autre avec ses carrés un peu de travers  - ne serait-ce pas une « Dear Jane » suédoise ?

Je ne sais pas  si ce livre sera traduit vers d’autres langues. Même si on ne connaît pas le suédois, il vaut peut-être la peine d’être acheté pour les belles photos. Je me permets  de recommander une librairie dont les frais de port vers l’étranger sont  assez bas :

 Ǻsa Wettre: Spǻr av liv, Kabusa böcker 2013

 











Swedish thrift

The great specialist of Swedish quilts, Ǻsa Wettre, has just published her second book on the subject, entitled, in English translation, ‘Traces of Lives’, which reflects her focus on the stories of the makers of quilts generally made between the second half of the nineteenth century and up to the 1930s. And what stories they are! They tell of the poverty of large families, of harsh life in villages and forests, of children sent out to work early in their lives, and of cramped and insalubrious housing. And yet, under such conditions, women created beautiful patchwork quilts, by re-using every piece of fabric. The fabrics in these quilts are scraps or worn-out clothes, or sometimes, dressmakers’ samples. For that reason, Swedish quilts contain a multitude of fabrics of wool, cotton or linen.
I think that this thrift, rather than the poetic appeal of the name to the Swedish soul, was the reason behind the popularity of the Log Cabin pattern, since it makes use of the smallest scrap of fabric.  We also find many quilts with squares or rectangles, as well as some inspired by patterns in American magazines that relatives who had emigrated sent home. There is also this last quilt with its crooked blocks, quite one of a kind – maybe a Swedish “Dear Jane”?

I do not know if there are plans to translate this book into other languages, but it might be worth getting it just for the pictures! I take the freedom of recommending this online bookshop which has rather low shipping charges to other countries: slojdmagasinet

Ǻsa Wettre: Spǻr av liv, Kabusa böcker 2013