Récupération à la suèdoise
Ǻsa Wettre, la grande spécialiste
des quilts suédois, vient de sortir son deuxième livre sur ce sujet ; le titre,
« Traces de vies » en français, reflète sa préoccupation par les
histoires des créatrices de ces patchworks datant en général de la fin du dix-neuvième
siècle jusqu’aux années 30 du vingtième. Et quelles histoires ! Elles
parlent de la misère des familles nombreuses, de la vie dure des paysans, des
enfants qui ont dû commencer à travailler très tôt, et des habitations exigües
et insalubres. Et tout de même, dans ces conditions-là, des femmes ont créé des
ouvrages d’une grande beauté, en récupérant chaque morceau de tissu. Les tissus
utilisés étaient des chutes ou des morceaux de vêtements trop usés, et également, des échantillons des
couturières. Ainsi les quilts suédois contiennent-ils une multitude de tissus,
de laine, de coton, de lin.
A mon avis, cette économie
est probablement la raison pour laquelle
le modèle « log cabin » soit si fréquent : il permet d’utiliser
le plus petit morceau de tissu (ce serait donc une raison pratique et non le
fait que le nom « cabane de bois » serait proche du cœur
suédois !). Il y a aussi de
nombreux quilts avec des carrés ou des rectangles, et des modèles inspirés des
revues américaines que les familles émigrées envoyaient au pays. Mais il y a aussi ce dernier quilt qui ne
ressemble à aucun autre avec ses carrés un peu de travers - ne serait-ce pas une « Dear Jane »
suédoise ?
Je ne sais pas si ce livre sera traduit vers d’autres
langues. Même si on ne connaît pas le suédois, il vaut peut-être la peine
d’être acheté pour les belles photos. Je me permets de recommander une librairie dont les frais
de port vers l’étranger sont assez
bas :
Swedish thrift
The great specialist of Swedish quilts, Ǻsa
Wettre, has just published her second book on the subject, entitled, in English
translation, ‘Traces of Lives’, which reflects her focus on the stories of the
makers of quilts generally made between the second half of the
nineteenth century and up to the 1930s. And what stories they are! They tell of
the poverty of large families, of harsh life in villages and forests, of
children sent out to work early in their lives, and of cramped and insalubrious
housing. And yet, under such conditions, women created beautiful patchwork
quilts, by re-using every piece of fabric. The fabrics in these quilts are
scraps or worn-out clothes, or sometimes, dressmakers’ samples. For that reason,
Swedish quilts contain a multitude of fabrics of wool, cotton or linen.
I think that this thrift, rather than the
poetic appeal of the name to the Swedish soul, was the reason behind the
popularity of the Log Cabin pattern, since it makes use of the smallest scrap
of fabric. We also find many quilts with
squares or rectangles, as well as some inspired by patterns in American
magazines that relatives who had emigrated sent home. There is also this last
quilt with its crooked blocks, quite one of a kind – maybe a Swedish “Dear Jane”?
I do not know if there are plans to translate
this book into other languages, but it might be worth getting it just for the
pictures! I take the freedom of recommending this online bookshop which has rather
low shipping charges to other countries: slojdmagasinet
Ǻsa Wettre: Spǻr av liv, Kabusa böcker 2013