vendredi 20 octobre 2017

Les broderies à Lviv

J’ai continué mon exploration des broderies ukrainiennes récemment en visitant Lviv, en Ukraine occidentale. Ici on se rend compte de la proximité des Carpathes et de ses groupes ethniques comme les Hutsuls ou les Lemko. 

Un bijou spécifique de cette région est la kryvulka, une sorte de col en perles de rocaille. En voici une sur un mannequin au Musée Ethnographique, et sa version moderne au marché d’artisanat !




L’intérêt des Ukrainiens voué aux broderies traditionnelles semble très grand, à juger par la publication récente de ce somptueux livre sur les chemises brodées ! 

Un autre, tout aussi impressionnant, vient de sortir et porte sur les coiffes.

J’ai eu l’occasion de visiter une exposition – privée, au dernier étage d’une galerie de boutiques de luxe – où j’ai pu voir ces corsages en lin ou en chanvre, richement brodés, ainsi que des coiffes de mariées, faites avec des fleurs séchées ou en papier de soie, en duvet d’oie ou avec des pompons de laine .


On retrouve les broderies folkloriques dans les vêtements quotidiens. Voici un pull que j’ai acheté qui reprend la broderie hutsul, orange et géométrique, comme vous pouvez la voir sur le bord  de ce rushnik (serviette de cérémonie) brodé.



J’ai trouvé deux anciens kersetki, gilets pour femme. L’une, de la région de Bucovine (près de la frontière avec la Roumanie), était vendue dans l’entrée de l’exposition de broderie dont je vous ai parlée. 


















L’autre, de la région de Lviv même, était une trouvaille au marché d’artisanat, auprès de ce monsieur, habillé dans un serdak typique des Carpathes. Il vendait aussi d’anciens gilets en peau de mouton, richement décorés non seulement avec des broderies, mais aussi avec les boutons multicolores en plastique !



Au même marché, je suis tombée sur un kilim hutsul des années 1920, sur lequel on retrouve cette prédilection pour les formes géométriques.


J’ai aussi vu des objets brodés dans un musée où je ne me l’attendais pas : le Musée de la lutte pour l’indépendance retrace l’histoire de ce mouvement au cours du 20e siècle. Une vitrine contient des travaux des femmes prisonnières : de petites image brodées, des mouchoirs, des cartes de vœux, une collection extrêmement touchante quand on pense dans quelles conditions ces pièces ont été réalisées. Je n’ai pas pu les prendre en photo, mais j’ai retrouvé un de ces objets sur l’internet avec le texte « souvenir de la prison 1949 ». 

Ce qui veut dire que la créativité peut être un réconfort dans des conditions bien difficiles.











Embroidery in Lviv

I recently visited Lviv in Western Ukraine and continued my exploration of Ukrainian embroideries there. While in Lviv, I became aware of the proximity to the Carpathian mountains, with their ethnic groups such as the Hutsuls or the Lemkos. 
One particular piece of jewellery from that region is the kryvulka, a kind of collar made of seed beads. Here’s one seen at the Ethnographic museum, and its modern rendition at the craft market.



It seems that the Ukrainians have a very strong interest in their traditional crafts, since glossy, impressive books on the subject have  recently been published, such as this one on embroidered shirts; as well as another one, just as huge, on head dresses.  I had the opportunity to visit an exhibition, which was a private one, at the top floor of a luxury shopping mall, where I saw those linen or hemp shirts, richly embroidered, as well as bridal head dresses, made of dried or paper flowers, goose down or woollen pompoms.


















Folk embroidery reappears on everyday garments. Here is a sweatshirt I bought, which reuses Hutsul motifs, orange and geometrical, as you can see from this embroidered rushnik (ritual towel).





























I found two old  kersetki, women’s waistcoats. The first one, from the Bukovina region (near the Romanian border), was for sale at the entrance of the embroidery exhibition I mentioned. 




The other one, from the Lviv region, was a find at the craft market, bought from this gentleman wearing a serdak typical of the Carpathian mountains.





 He also had for sale vintage  sheepskin waistcoats, richly decorated not only with embroideries, but also with multicoloured plastic buttons !

At the same market I was lucky to find a Hutsul kilim from the 1920s, which again  shows their preference for sharp geometric motifs.




There were more embroidered things at a museum where I did not expect to find any: The Museum of the Independence Struggle tells the history of that movement throughout the twentieth century.  In a glass case , there are little objects made by imprisoned women : small embroideried pictures, handkerchiefs, birthday cards – a extremely touching collection when one considers in what conditions these objects were made. I was not able to take pictures of them there, but I found a  picture of one of the objects on the Internet with the text « memento of the prison, 1949 ». 



Which shows that creativity may be a comfort in quite adverse conditions.