Motifs de broderie, esprit patriotique
Je viens de rentrer d’un voyage en Ukraine. Là-bas,
j’ai été frappé par l’omniprésence des motifs de broderie ukrainienne. J’ai
parlé de cette broderie à prédominance rouge et noire l’année dernière lorsque
j’ai présenté les serviettes traditionnelles (rouchniki). Aujourd’hui, on la retrouve sur des tuniques et des
T-shirts en vente dans de nombreuses boutiques à Kiev. A juger par la quantité
de ces vêtements en vente, je ne pense pas qu’ils soient uniquement destinés
aux touristes ; et en effet, je les ai vu portés par les habitants de la
ville.
Plus curieusement, on retrouve ces mêmes motifs
imprimés sur environ 90% des sacs en plastique, quelle que soit la spécialité
du magasin en question ; et même, sur des nappes en plastique, comme sur
ce chantier près de l’opéra.
J’ai visité un monument important à Kiev : le
mémorial de la famine 1932-1933 orchestrée par Staline pour briser la
résistance ukrainienne à la collectivisation des fermes. Cet évènement est
gravé dans la mémoire collective ukrainienne. Or, la salle d’exposition était décorée
de motifs des rouchniki ; avec,
certes une ironie amère, l’arbre de vie. Au point central de l’exposition
figurait également une construction en métal qui rappelait les « araignées
en paille » typiques de l’art populaire ukrainien.
On voit clairement que le peuple ukrainien a besoin de
se souder face à la menace russe qu’il ressent. C’est intéressant qu’il utilise
des motifs de broderie comme symboles de
l’unité nationale.
Embroidery motifs
and a patriotic spirit
I have recently
made a trip to Ukraine where I was struck by the omnipresence of Ukrainian
embroidery motifs. Last year, I spoke about this red and black embroidery on
traditional towels (rushniki). Today,
you can find this embroidery on tunics and T-shirts sold in a multitude of
shops in Kiev. Judging by the quantity of these garments for sale, I don’t
think they are solely meant as souvenirs for tourists, and indeed, I saw local
people wearing them.
More interestingly,
we see the same motifs printed on around 90% of plastic carriers bags, whatever
the shop in question is selling; and even on plastic tablecloths, as on this
building site close to the opera house.
In Kiev, I visited
an important monument: the memorial of the man-made famine of 1932-1933, devised
by Stalin to break Ukrainian resistance to the collectivisation of farms. It is
an event etched in collective Ukrainian memory. I noted with interest that the
exhibition hall was decorated with motifs from rushniki, among others, a tree of life – what bitter irony! The
central point of the exhibition also included a metal construction referring to
“straw spiders”, typical of Ukrainian folk art.
It seems clear
that the Ukrainians feel a need to unite against the Russian threat they are experiencing.
It is interesting that they use embroidery motifs as symbols of national unity.